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Notre productrice du mois: Catherine - Mayenne

Nous vous proposons de faire la connaissance de Catherine, notre productrice basée en Mayenne et produisant notamment nos hydrolats de bleuet, camomille et hélichryse
Découvrez dans cette interview sa passion du métier et ses liens avec la marque.

1/ Catherine, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai étudié l’agronomie à Paris (AgroParisTech), avec une spécialisation en microbiologie et génétique des micro-organismes. J’ai obtenu un diplôme d’ingénieur et un doctorat.

Au début de ma vie professionnelle, j’ai travaillé dans un laboratoire de recherche privé où je suis restée 6 ans. Puis j’ai passé 10 ans « au foyer » pour élever mes enfants. Je suis ensuite revenue dans le monde du travail au sein d’une coopérative maraîchère, où j’ai occupé un poste de responsable du contrôle de gestion et de responsable qualité pendant 5 ans.

Suite à cette expérience, en recherche d’un statut plus indépendant, j’ai repris une entreprise commercialisant du compost  pour les maraichers et les viticulteurs. Mais au bout de 2 ans, j’ai constaté qu’une activité exclusivement commerciale ne me convenait pas : j’ai revendu l’entreprise.

Ces deux expériences professionnelles autour de l’agriculture m’ont donné envie  d’être « dedans », de produire, de moi-aussi faire pousser des plantes.

En 2016, après un an de stage accompagné par la CIAP*, je suis entrée comme associée dans une ferme de la Mayenne qui pratique depuis 20 ans la polyculture et l’élevage en BIO. Avec les trois autres associés du GAEC nous avons mis en place un atelier de production de plantes médicinales et aromatiques. Aujourd’hui, sur les 108 ha de la ferme, 5 sont réservés à la culture de plantes destinées à la production d’huile essentielle, hydrolats et plantes séchées.

*CIAP : Coopérative d’Installation en Agriculture Paysanne   http://ciap-pdl.fr/

2/ Comment expliquez-vous votre passion pour ce métier ? Qu’est-ce qui vous plait plus particulièrement ?

Tout d’abord, j’apprécie grâce au statut d’agricultrice de pouvoir travailler en autonomie, d’assumer mes choix et de me sentir libre.

J’aime travailler dehors, être en contact avec la terre, la nature. Pour moi il est fondamental de prendre soin de la terre et de respecter la vie. La pratique de l’agriculture bio est une évidence, je ne me serais pas installée autrement.

C’est un métier où il n’y a pas de routine. La culture des plantes médicinales est une production agricole marginale, avec très peu de références techniques disponibles. Il nous a fallu découvrir par nous-mêmes comment s’y prendre ! J’ai le goût du défi technique et de la recherche, j’ai envie de faire progresser le bio.

Je suis fière aujourd’hui de cultiver des plantes qui soignent les hommes, les animaux, les végétaux.

3/ Pouvez nous nous parler du GAEC plus en détails ? Nous expliquer notamment quelles sont les valeurs, forces et méthodes de travail de ce groupement ?

GAEC signifie Groupement Agricole d’Exploitation en Commun. Cela veut dire que nous mettons en commun des moyens matériels et humains pour une exploitation commune.  

Les différentes activités sont : la production laitière, les céréales et les plantes médicinales et aromatiques.  Je m’occupe principalement de l’atelier « plantes médicinales », mais il m’arrive d’aider mes collègues pour d’autres tâches au niveau de l’élevage ou des cultures. Et, réciproquement, mes collègues associés viennent en renfort lorsque c’est nécessaire pour les plantes médicinales, par exemple pour les opérations mécanisées de plantation, de désherbage ou de récolte.

Notre ferme pratique l’agriculture BIO depuis 1997 en s’inspirant du modèle de la permaculture, c’est à dire en réfléchissant aux interactions favorables entre les plantes, les animaux, l'eau, le sol, le territoire et les humains. Patrice et Isabelle, qui ont démarré la  ferme BIO, sont engagés depuis toujours dans les structures de développement et d’accompagnement de l’agriculture biologique (CAB des Pays de Loire , Civam BIO 53, Afoc 53…). Damien a rejoint la ferme en 2000, comme salarié d’abord, puis en 2011 comme associé.

Une de nos particularités: les vaches sont nourries exclusivement  d’herbe, de foin et céréales produits sur la ferme (ni maïs ni ensilage), on appelle celà le « système herbes ». Le lait est collecté par la coopérative « Lait Bio du Maine »*  où il est transformé en fromage, l’Entrammes, une tome au lait cru de type Saint-Paulin.

*http://www.fromageriebiodumaine.com/

Sur les 108 ha d’exploitation, nous avons dédié 5 ha à la culture des plantes médicinales. Nous cultivons différentes plantes :  bleuet, camomille romaine, coriandre, mauve, mélisse, estragon, hélichryse,  menthe poivrée, ou encore eschscholtzia. Nous organisons les cultures de  façon à permettre la mécanisation, cependant il faut toujours ajouter au travail des machines de nombreuses heures de désherbage manuel.

Nous avons conçu et construit nos propres équipements de transformation pour les  plantes : un séchoir et une distillerie artisanale.
Séchage et distillation étant deux procédés de transformation particulièrement énergivores, nous avons mené une réflexion sérieuse sur l’impact écologique de l’activité. Dans la distillerie, le générateur de vapeur est alimenté au bois issu de l’entretien des haies (15 km de haies sur la ferme).  L’électricité que nous utilisons pour refroidir l’eau de condensation provient d’Enercoop, un achat militant pour nous. Le séchoir fonctionne avec l’énergie solaire. Séchoir et distillerie sont reliés afin de récupérer l’énergie issue de la distillation pour le séchage des plantes.

Concernant nos méthodes de culture, nous n’utilisons aucun traitement, aucun engrais autre que celui produit sur la ferme par les animaux. Nous ne pratiquons pas le labour, c’est un choix en faveur de la vie du sol, à nos yeux la plus grande source de fertilité. Nous pratiquons des rotations de 8 ans : 4 ans de prairies suivis de 4 ans de cultures, qui incluent les plantes médicinales.

Pour mettre en place la production et la transformation des plantes médicinales, nous avons dû construire et adapter une bonne partie du matériel. Je mesure ma chance d’avoir rencontré des associés entreprenants mais aussi créatifs et habiles au poste à souder !

Enfin, notre ferme est certifiée « Bio Cohérence »*, un label qui complète le règlement européen des productions biologiques pour rester fidèle aux fondamentaux de la bio, dans ses dimensions environnementales, éthiques et économiques.

* http://www.biocoherence.fr/bio-coherence/les-grands-principes.

4/ Quelles relations entretenez-vous avec le laboratoire Herbes et Traditions ?

La première rencontre avec le laboratoire Herbes et Traditions remonte à décembre 2016, lors d’une visite de Brigitte Quaghebeur (Co-créatrice de la marque Herbes &Traditions et directrice des achats).

Le partage de valeurs communes entre notre groupement et le laboratoire Herbes et Traditions, ainsi que la proposition d’un contrat souple a immédiatement plu à tous.

Nous avons signé un 1er contrat en 2017 pour la fourniture d’hydrolat de bleuet, d’hydrolat  et d’huile essentielle de Camomille romaine.

En 2018, nous avons fourni au laboratoire de l’hydrolat de Bleuet, de Camomille et d’Hélichryse, ainsi que de l’huile essentielle de Camomille romaine et de feuilles de Coriandre.